vendredi 30 novembre 2012

Pétrole mon amour

Le premier billet de ce blog "nouvelle formule" traite donc du pétrole, pas vraiment une surprise pour qui me connaît.

Dans son "World Energy Outlook 2010", l'Agence Internationale de l'Energie publiait une rubrique "Faut-il espérer ou redouter le pic pétrolier ?". Mais qu'est-ce donc que le pic pétrolier ?

Le pic de production d'une ressource, c'est donc valable pour tout ce qui est extrait de la terre, c'est le moment où le rythme de production atteint un plafond et n'augmente plus. C'est une fonction mathématique que je suis bien incapable de démontrer, mais ça donne (ici appliquée à un champ pétrolier) :

Source : http://www.avenir-sans-petrole.org/

Que signifie cette "cloche" ? Tout simplement que, grosso modo, on a consommé la moitié de la ressource. Les optimistes parleront de verre à moitié plein, les pessimistes de verre à moitié vide. La bonne nouvelle c'est qu'il reste encore la moitié de la ressource.

Pour le pétrole c'est une fausse bonne nouvelle, d'une part à cause de la contrainte climatique qui voudrait qu'on laisse sagement tout ça dans le sous sol, d'autre part parce que la première moitié de la ressource, c'est la partie facile. La moitié qui reste est, elle, beaucoup plus difficile à extraire, et les exemples montrent que la courbe de descente des champs pétrolier est en général plus raide que la montée, ce qui signifie que la ressource s'épuise à un rythme accru.

Revenons à notre "World Energy Outlook", que lit-on en page 7 ?

La production de pétrole brut se stabilise plus ou moins autour de 68-69 Mb/j à l’horizon 2020, mais ne retrouve jamais le niveau record de 70 Mb/j qu’elle a atteint en 2006.

Voici donc comment une instance d'ordinaire très optimiste annonce que l'abondance de pétrole dans le monde, c'est fini. Et c'est grave docteur ? En fait tout dépend de ce que l'on entend par "grave", mais si on considère que la pétrole fournit aujourd'hui 98% (si si, vous avez bien lu) de l'énergie des transports, alors on peut s'attendre à des conséquences très importantes dans le futur.

Le futur ? En fait pas vraiment, nous pouvons parler directement de maintenant. Par exemple, pour nombre d'analystes des questions énergétiques, la crise qui a éclaté en 2008 est due pour bonne part à l'augmentation du prix du baril qui avait atteint 147 $. Les populations américaines n'étant pas protégées par les taxes que nous payons, en France, sur notre carburant, elles ont subi directement l'augmentation du prix à la pompe, rendant toute une frange de la population insolvable ; ces mêmes personnes étaient aussi celles qui avaient contracté les célèbres subprimes, la suite, on la subit encore.

Mais ça touche beaucoup de pays le pic pétrolier ? Pas mal oui, David Strahan, auteur de bouquins sur ces questions a publié une carte, en rouge, ce sont les pays qui sont en déplétion, c'est à dire que leur production diminue.



Ca en fait quand même beaucoup ! En 2011, Peter Voser, PDG de Shell, annonce que ses champs s'épuisent de 5% par an. Et qu'à l'horizon 2020 (demain donc), rien que pour compenser le déclin des champs existants, l'humanité doit trouver l'équivalent de 4 fois la production actuelle de l'Arabie Saoudite !! Pour aller plus loin sur ce point, je vous conseille la lecture de ce billet de Matthieu Auzanneau.

Sachant qu'il faut 10 ans entre la découverte d'un gisement, et sa mise en production, autant dire que c'est perdu d'avance. Un plan B peut-être ? En fait non, il est trop tard au regard des ordres de grandeur en jeu, il aurait fallu se préoccuper de cette question il y a 20 ans. Pour vous en convaincre, je vous encourage à écouter cette émission de France Culture dédiée au pétrole.


Pourquoi je vous parle de ça au fait ? Tout simplement parce que tout cela démontre une chose : continuer aujourd'hui comme nous le faisons, c'est à dire business as usual est une bétise sans nom qui nous envoie, tous, dans un mur, et nous aurons du mal à nous en remettre.

Ce n'est pas du pessimisme de dire ça, car les solutions existent, mais elles demandent que le fonctionnement de notre monde, et en particulier de l'économie, soit remis entièrement sur la table. Et malheureusement (là c'est du pessimisme) les forces politiques et économiques à l'oeuvre actuellement font tout pour empêcher cette remise en cause.

Si je vous parle de ça aujourd'hui, c'est parce que ce billet va constituer la base de nombre des billets à venir sur ce blog. La prochaine fois, on parlera aéroport et de Notre-Dame des Landes.

mercredi 28 novembre 2012

Tel le phénix...

L'écriture d'un blog me démange le clavier depuis quelques temps. Et comme ce blog moisissait dans son coin, je me suis dit que le faire renaître de ses cendres ne serait pas une mauvaise idée.

De quoi ça va donc causer ici ? Comme avant mais en beaucoup plus détaillé. L'idée n'est pas de reprendre des liens, mais d'essayer autant que possible d'écrire des billets fouillés et pertinents.

Les sujets abordés seront probablement les mêmes, les problématiques du développement durable, mais avec un axe privilégié sur l'énergie. Je ne m'interdis pas non plus d'aborder des sujets totalement différents, c'est mon blog, non ?

J'espère pouvoir tenir un rythme raisonnable, je ne publierai pas un billet par jour, plus certainement un par semaine, j'en déjà l'idée pour trois billets, je compte sur l'actualité pour me nourrir l'inspiration.